vendredi 19 septembre 2014

Emile Bernard à l'Orangerie, un artiste en renouvellement permanent.


Emile Bernard, Autoportrait, 1890 Huile sur toile, 55,5 x 46 cm Brest, Musée des beaux-arts.
© Collection : musée des beaux-arts de Brest métropole océane
Emile Bernard, c'est l'artiste qui te dit vaguement quelque chose, mais comme ça au dépourvu, tu aurais du mal à citer une oeuvre... Enfin en tout cas pour moi!

En général je ne rate pas les expositions au Musée de l'Orangerie. Les expositions y sont toujours de belle qualité, une muséographie sans prétention mais efficace et traitent d'une période que j'affectionne tout particulièrement.
Puis j'avais très envie d'en découvrir plus sur Emile Bernard,  qui fait parti de ces grands oubliés de la peinture. C'est la première fois qu'un musée national lui consacre une rétrospective complète, couvrant tous les pans de sa carrière.

© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Jean-Gilles Berizzi
Emile Bernard, La Moisson d’un champ de blé, 1888 Huile sur toile, 56,4 × 45,1 cm Paris, musée d’Orsay.
Il est très difficile de définir le style d'Emile Bernard. L'exposition, chronologique montre bien comment il s'est cherché, à tenter d'assimiler ce que ses rencontres pouvaient lui apporter et comment faire le lien avec les générations précédentes, refusant la fameuse bataille des anciens et des modernes.

© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
Emile Bernard, Bretonnes aux ombrelles, 1892 Huile sur toile, 81,3 × 100,3 cm Paris, musée d’Orsay.

D'abord impressionniste et pointilliste, il se rapproche de Paul Gauguin et fonde avec lui l'Ecole de Pont Aven reconnaissable par un dessin simplifié, des surfaces cernées et des couleurs pures, très inspiré par les primitifs et les estampes japonaises. Ce style cloisonniste, intéresse aussi fortement Van Gogh et le groupe des Nabis avec lequel il expose en 1892 et 1893.

Il adopte une orientation de plus en plus mystique dans ses oeuvres et finit par se brouiller avec Paul  à propos du symbolisme en peinture et de l'orientation à donner à leur groupe de Pont Aven.

© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Bernard, Madeleine au bois d’amour, 1888 Huile sur toile, 137 x 163 cm Paris, musée d’Orsay.


© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Bernard, La fumeuse de haschich Huile sur toile,  Paris, musée d’Orsay.


© National Museum of Western Art, Tokyo
Emile Bernard, Autoportrait en troubadour, Huile sur toile, 1892
En 1893, avec l'aide de son mécène Antoine de la Rochefoucauld, il part en Egypte. Il y restera pendant dix ans. Il découvre les maîtres anciens, essentiellement de la Renaissance italienne et l'art byzantin et reconsidère la stylisation schématique et la recherche de primitivisme symboliste. Il produit alors des oeuvres très proches de l'orientalisme.
© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Bernard, Le repos du berger, Huile sur toile, 120 x 150 cm Paris, musée d’Orsay


 








À son retour en France en 1904, il rencontre Cézanne à Aix en Provence. Sa peinture est de plus en plus marquée par un retour à la tradition, au classicisme.

Il publie des essais d'art qui insistent sur sa recherche d'absolu en art. Il écrit également des poèmes sous le pseudonyme de Jean Dorsal.

Malgré l'exposition très complète, j'ai toujours un peu de mal à cerner Emile Bernard. Je pense que ça va de pair avec le personnage artiste protéiforme, toujours en mutation, avec un renouvellement de style permanent. 
A chaque salle, on ne peut pas s'empêcher de penser à un autre artiste, Gauguin, Cézanne, Van Gogh, Picasso dans sa période bleue, Schiele,  ... C'est une réelle ouverture sur l'art du début du XX ème siècle.

Il serait dommage aussi de ne pas faire mention des couleurs choisies pour les murs: un beau vert d'eau foncé et un prune, qui mettent parfaitement en valeur les oeuvres. 

Au final, je sais que j'ai aimé visiter cette exposition, mais je ne sais toujours pas si j'aime Emile Bernard. J'aime certaines oeuvres, certaines périodes, j'ai aimé cherché les influences dans chaque toile comme un jeu; mais si j'ai aimé le talent de coloriste et la technique je suis loin d'avoir été émue et emballée par chaque toile.

Je ne peux que vous conseiller d'aller vous faire votre propre opinion, au Musée de l'Orangerie jusqu'au 5 janvier 2015.

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