vendredi 19 septembre 2014

Les séries que j'ai regardé pendant l'été!

Avant l'été, on suivait le feuilleton de l'été sur TF1. Maintenant on a accès à des séries étrangères, souvent américaines il ne faut pas se mentir qui sont bien sympathiques. Petite sélection:
  • Married: 10 épisodes de 22 minutes pour cette première saison.

    Un couple qui tente de faire face au quotidien malgré 3 enfants. C'est du déjà vu, certes, mais la série ne fait pas redite. La femme Lina bien consciente qu'elle n'arrive pas à gérer son rôle de mère et de femme à la fois propose à son mari Russ de prendre une maitresse juste pour satisfaire ses importants besoins sexuels. Si ce pitch de départ laisse vite la place à d'autres situations, le ton décalé, les répliques cinglantes et surtout le ton très tendre restent. Les acteurs sont bons, les seconds rôles biens dessinés.
    Par contre c'est l'anti 7 à la maison: ce n'est pas la série qui va vous donner envie d'avoir des enfants!
  • You're the worst: 10 épisodes de 30 minutes pour la première saison

    Au mariage d'amis communs, Jimmy un écrivain anglais, égoïste et égocentrique séduit Gretchen, une chargée de communication à tendance auto-destructrice. Aucun des deux ne veut être en couple ou amoureux. Ce point commun les rapproche, ils continuent de se voir et entament petit à petit une relation. La série mise plus sur l'humour décalé que sur le sentimentalisme. Les personnages secondaires sont sympathiques, même s'ils manquent un peu d'envergure pour le moment.
  • Young and Hungry: 10 épisodes de 22 minutes

    Nick, un jeune entrepreneur geek qui a fait fortune dans la technologie engage Gaby une cuisinière complètement fauchée pour devenir son chef personnel. Elle rejoint ainsi l'équipe qui travaille pour lui, son majordome asiatique gay et sa gouvernante afro américaine au franc parler. Rajoutez à ça sa meilleure amie latino, vous avez compris la série est très stéréotypée! Les blagues un peu prévisibles et les acteurs surjouent beaucoup. Mais elle reste divertissante, empruntant beaucoup à 2 broke girls.

    Finding Carter: 24 épisodes répartis sur 2 saisons de 42 minutes

    A 16 ans, Carter découvre par accident que la femme qui l'a élevée n'est pas sa mère. Celle ci l'a enlevée à l'âge de 3 ans. Elle est rendue à sa vraie famille, et rencontre sa soeur jumelle et son petit frère. Série typique pour adolescent qui pose la question du changement et de l'adaptation, et surtout de ce que c'est qu'une famille, les épisodes fonctionnent bien et se laissent regarder. On se laisse emporter, même si au final la plupart des personnages sont énervants et peu crédibles.

    Chasing life: 20 épisodes de 42 minutes

    April est une jeune femme qui fait ses débuts de journaliste. Elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer et alors qu'elle est très proche de sa famille, (sa mère et sa soeur mais aussi sa grand mère qui vit avec elles), elle a du mal à leur confier son secret sachant qu'elles sont encore très affectée par le décès de leur père. Elle tente de vivre sa vie le plus normalement possible, entre rencontres amoureuses et secrets familiaux, vie professionnelle et rendez vous médicaux. La série est très juste, ne tombe jamais dans le pathos, malgré le sujet délicat. Les personnages sont tous très beau et très forts. Un gros coup de coeur.

    Undateable: 23 épisodes de 22 minutes répartis sur 2 saisons.

     Danny, un célibataire qui multiplie les aventures sans lendemain et qui s'en satisfait rencontre  Justin, jeune propriétaire d'un bar qui cherche un appartemment... et l'amour, depuis toujours. Il décide de le prendre sous son aile, lui et sa bande d'amis qu'il surnomme les "Undateables" car ils sont tous moins doués les uns que les autres pour draguer...
    La série se laisse regarder sans être extraordinaire. Mais il y a toujours une ou deux répliques ou scènes vraiment très bien écrites dans chaque épisode!



Emile Bernard à l'Orangerie, un artiste en renouvellement permanent.


Emile Bernard, Autoportrait, 1890 Huile sur toile, 55,5 x 46 cm Brest, Musée des beaux-arts.
© Collection : musée des beaux-arts de Brest métropole océane
Emile Bernard, c'est l'artiste qui te dit vaguement quelque chose, mais comme ça au dépourvu, tu aurais du mal à citer une oeuvre... Enfin en tout cas pour moi!

En général je ne rate pas les expositions au Musée de l'Orangerie. Les expositions y sont toujours de belle qualité, une muséographie sans prétention mais efficace et traitent d'une période que j'affectionne tout particulièrement.
Puis j'avais très envie d'en découvrir plus sur Emile Bernard,  qui fait parti de ces grands oubliés de la peinture. C'est la première fois qu'un musée national lui consacre une rétrospective complète, couvrant tous les pans de sa carrière.

© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Jean-Gilles Berizzi
Emile Bernard, La Moisson d’un champ de blé, 1888 Huile sur toile, 56,4 × 45,1 cm Paris, musée d’Orsay.
Il est très difficile de définir le style d'Emile Bernard. L'exposition, chronologique montre bien comment il s'est cherché, à tenter d'assimiler ce que ses rencontres pouvaient lui apporter et comment faire le lien avec les générations précédentes, refusant la fameuse bataille des anciens et des modernes.

© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
Emile Bernard, Bretonnes aux ombrelles, 1892 Huile sur toile, 81,3 × 100,3 cm Paris, musée d’Orsay.

D'abord impressionniste et pointilliste, il se rapproche de Paul Gauguin et fonde avec lui l'Ecole de Pont Aven reconnaissable par un dessin simplifié, des surfaces cernées et des couleurs pures, très inspiré par les primitifs et les estampes japonaises. Ce style cloisonniste, intéresse aussi fortement Van Gogh et le groupe des Nabis avec lequel il expose en 1892 et 1893.

Il adopte une orientation de plus en plus mystique dans ses oeuvres et finit par se brouiller avec Paul  à propos du symbolisme en peinture et de l'orientation à donner à leur groupe de Pont Aven.

© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Bernard, Madeleine au bois d’amour, 1888 Huile sur toile, 137 x 163 cm Paris, musée d’Orsay.


© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Bernard, La fumeuse de haschich Huile sur toile,  Paris, musée d’Orsay.


© National Museum of Western Art, Tokyo
Emile Bernard, Autoportrait en troubadour, Huile sur toile, 1892
En 1893, avec l'aide de son mécène Antoine de la Rochefoucauld, il part en Egypte. Il y restera pendant dix ans. Il découvre les maîtres anciens, essentiellement de la Renaissance italienne et l'art byzantin et reconsidère la stylisation schématique et la recherche de primitivisme symboliste. Il produit alors des oeuvres très proches de l'orientalisme.
© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Emile Bernard, Le repos du berger, Huile sur toile, 120 x 150 cm Paris, musée d’Orsay


 








À son retour en France en 1904, il rencontre Cézanne à Aix en Provence. Sa peinture est de plus en plus marquée par un retour à la tradition, au classicisme.

Il publie des essais d'art qui insistent sur sa recherche d'absolu en art. Il écrit également des poèmes sous le pseudonyme de Jean Dorsal.

Malgré l'exposition très complète, j'ai toujours un peu de mal à cerner Emile Bernard. Je pense que ça va de pair avec le personnage artiste protéiforme, toujours en mutation, avec un renouvellement de style permanent. 
A chaque salle, on ne peut pas s'empêcher de penser à un autre artiste, Gauguin, Cézanne, Van Gogh, Picasso dans sa période bleue, Schiele,  ... C'est une réelle ouverture sur l'art du début du XX ème siècle.

Il serait dommage aussi de ne pas faire mention des couleurs choisies pour les murs: un beau vert d'eau foncé et un prune, qui mettent parfaitement en valeur les oeuvres. 

Au final, je sais que j'ai aimé visiter cette exposition, mais je ne sais toujours pas si j'aime Emile Bernard. J'aime certaines oeuvres, certaines périodes, j'ai aimé cherché les influences dans chaque toile comme un jeu; mais si j'ai aimé le talent de coloriste et la technique je suis loin d'avoir été émue et emballée par chaque toile.

Je ne peux que vous conseiller d'aller vous faire votre propre opinion, au Musée de l'Orangerie jusqu'au 5 janvier 2015.